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Le Blog du SE-Unsa 87

Lettre ouverte

5 Avril 2006 , Rédigé par SE-UNSA 87 Publié dans #Billet d'humeur

Lettre ouverte à M. le Président de la République

 




 

 


Monsieur le Président,

 

Je suis militant à l'UNSA et je me bats, avec beaucoup d'autres, depuis plusieurs semaines, pour le retrait du CPE.

Je suis aussi et d'abord enseignant en école élémentaire et, depuis votre intervention télévisée du vendredi 31 mars, me voilà, Monsieur le Président, totalement désorienté. En effet, les programmes d'Education Civique prévoient l'apprentissage des institutions de la République. J'essaie de les enseigner de la façon la plus vivante possible, en invitant par exemple le maire de la commune où j'enseigne, le conseiller général du canton, une conseillère régionale...

 

J'ai candidaté pour participer au parlement des enfants.

Concernant les institutions nationales, je m'efforce de les expliciter à travers l'actualité ! Hélas, Monsieur le Président, depuis vendredi dernier, je « ne sais plus faire » : comment expliquer le rôle du parlement, du gouvernement, du Président de la République ?

 

Comment faire comprendre à des enfants qu'on promulgue une loi votée au parlement tout en expliquant qu'on va se mobiliser pour qu'elle ne soit jamais appliquée ?

 

Comment justifier qu'une loi, que vous qualifiez de « bonne pour le pays » va être remplacée par une autre, qui sera peu ou prou le contraire de la précédente ?

 

Est-ce une prérogative présidentielle que de dire le contenu d'une loi, ce que vous avez fait vendredi dernier ?

 

Monsieur le Président, je sais votre emploi du temps fort chargé, mais je vous invite volontiers dans ma classe pour me venir en aide.

 

Monsieur le Président, je milite, comme je vous l'ai déjà dit, dans une organisation syndicale dont l'histoire a été marquée par la Charte d'Amiens (1906) qui stipule la séparation du « politique » et du « syndical ». Cependant, et de façon tout à fait exceptionnelle, mon organisation a donné « des consignes de vote » après le triste 21 avril 2002.

 

Je ne pensais pas avoir contribué à désigner à la plus haute fonction de notre pays quelqu'un qui soit capable de bafouer ainsi les institutions de la République, au risque d'en détourner durablement les citoyens, ceci pour des basses manoeuvres de « tactiques politiciennes ».

 

Pauvre Démocratie. Pauvre République.

Pierrre CAPY




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