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Le Blog du SE-Unsa 87

Audience intersyndicale avec le Recteur du 19/02/2015

20 Février 2015 , Rédigé par SE-UNSA 87 Publié dans #Actualités

A la suite de la grève du mardi 3 février et au regard de la forte mobilisation locale, le bureau du SE-Unsa 87 s’est réuni pour évoquer la suite à donner à notre action. Plus de 40% de grévistes (contre 10% au niveau national) témoigne du malaise de nos collègues. A ce titre, nous avons pris l’initiative de proposer aux autres organisations syndicales de nous rejoindre pour demander une audience intersyndicale au recteur. Ainsi, le Sgen CFDT, le Snudi FO et le Snuipp FSU nous ont rejoints dans cette initiative. Il nous semblait important d’agir en intersyndicale face à cette problématique.

Nous avons donc été tous reçus jeudi soir à partir de 18h pour une audience qui s’est terminée à 20h. Les débats avec le Recteur ont été animés, voire houleux par moments.

Nous avons introduit notre propos en rappelant que lors des derniers CTA et CAEN de janvier, nous nous sommes tous vivement opposés aux propositions du Recteur (faiblesse de la dotation pour l’académie et problème sur sa répartition consistant à déshabiller la Creuse pour habiller la Haute-Vienne). En repartant de la forte mobilisation du mardi 3 février, nous avons souligné que nos collègues haut-viennois étaient désabusés par leurs conditions de travail. Nous avons abordé le fort manque de remplaçants en mettant en avant la journée du vendredi 13 février pendant laquelle 51.5 classes avaient été sans remplaçant soit plus de 1200 élèves sans enseignants. Nous avons précisé que cette situation était inacceptable et que depuis plusieurs années, nous appelions à un plan de rattrapage pour notre département dans les diverses instances dans lesquelles nous siégeons. Nous savons que dix postes supplémentaires pour la Haute-Vienne ne pourront pas suffire à résoudre la problématique de notre département. Il en faudrait une soixantaine pour assainir la situation. Dans ce contexte, nous nous sommes interrogés sur la capacité à mettre en place la politique nationale de refondation de l’école. Quels postes attribuer à la mise en place du « + de maîtres que de classes » ou pour l’accueil des moins de 3 ans ?

A ce titre, nous avons demandé au Recteur de se tourner à nouveau vers la Ministre pour obtenir une dotation exceptionnelle pour la rentrée 2015 pour notre département sans pour autant redéployer à nouveau les moyens de notre académie.

Le Recteur a pris la parole en évoquant plusieurs points. Il a expliqué avoir réinjecté 35 postes en Haute-Vienne depuis trois ans. Il dit ne pas avoir de moyens supplémentaires sans les prendre sur les autres départements de l’académie. Si nous ne contestons pas les créations et donc l’effort fourni depuis 3 ans, pour autant, nous en avons dénoncé l’insuffisance. Les 35 postes en trois ans ont été pour une part absorbés par la démographie. En outre, il a été nécessaire de financer sur ces postes les nouveaux dispositifs tels que le REP+. Le Recteur précise aussi que l’Inspecteur d’académie a créé des postes de brigades et qu’il a l’intention de poursuivre en ce sens.  Le Recteur a aussi précisé que le pic de 50 classes sans remplaçant était le fait exceptionnel de la grippe. Si nous entendons ce discours, nous avons aussi mis en avant que si nous étions arrivés à plus de 50 classes non remplacées, c’était aussi à cause d’une situation déjà très dégradée. Nous avons aussi rappelé que c’était déjà le cas les années précédentes. Sur ce point, en nous appuyant sur les chiffres fournis par l’administration, nous avons rappelé qu’en moyenne sur l’année 2013-2014, 17 classes n’étaient pas remplacées par jour. Cela correspond donc à 400 élèves sans maîtresse ou maître dans notre département en moyenne par jour. Nous avons fait remarquer que cette situation n’était pas digne de l’école de la République, ce à quoi le Recteur a réagi vivement.

Par ailleurs, le Recteur a tenu à préciser que les postes accordés à notre académie étaient déjà un effort et une faveur du ministère. Il a aussi ajouté que dans d’autres départements, les situations étaient plus graves. Nous avons réfuté ce point en expliquant que la situation de la Haute-Vienne était tout aussi grave que dans d’autres départements. Par ailleurs, nous lui avons fait remarquer que si la dépêche AFP avait été relayée dans les médias nationaux (France Info, France Inter, RTL, RMC, TF1, L’Humanité), c’était aussi que notre situation était vraiment exceptionnelle et urgente.

Par la suite, nous avons évoqué les conséquences du manque de postes sur notre département. La quasi disparition des RASED, le manque de formation continue, les remplacements, les sureffectifs ont dégradé les conditions d’enseignement. Les collègues sur le terrain sont désabusés, usés et en colère. Nous avons parlé du manque de considération dont nous sommes victimes. Le Recteur ne nie pas cette réalité. Il l’a répété à plusieurs reprises. Il explique vouloir améliorer la situation chaque année mais il demande du temps. Il est conscient du taux très bas d’encadrement de notre département mais met en avant la dynamique positive de réemploi.

Nous lui avons demandé des mesures d’urgence pouvant se traduire par une ouverture de la liste complémentaire du dernier concours ou bien par des entrées dans le département par le biais des ineat / exeat. Il a refusé, prétextant qu’il n’avait pas les moyens d’agir à ce niveau.

Nous avons aussi expliqué deux autres répercussions du manque de postes que nous condamnons fermement. Jusqu’à l’année dernière, tous les temps partiels sur autorisation étaient validés. Dorénavant, nous savons qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir des temps partiels sur autorisation. Dans le même ordre d’idée, nous avons mis en avant le fait que pour économiser cinq équivalents temps plein, la formation initiale de notre académie allait être dégradée. Sur ce point, le Recteur n’était pas au courant. Il a écouté nos arguments avec attention.

Au final, après de longs échanges, nous avons à nouveau demandé au Recteur de porter notre demande de plan de rattrapage au ministère. Il a finalement accepté de le faire. Très honnête, il nous a dit de ne pas nous faire d’illusions, qu’il n’obtiendrait rien. Il a dit qu’il nous répondrait dans la deuxième quinzaine de mars. Nous n’attendrons pas cette date pour continuer à agir. Nous avons donc l’intention de poursuivre notre action. L’intersyndicale se réunira pendant les vacances de février pour décider de la suite à donner.

 

Nous nous attendons à des conditions de carte scolaire difficiles pour le mois d'avril. Pensez à nous renvoyer vos effectifs pour la prochaine rentrée scolaire.

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